Poésie d'outre-ville, un recueil de poèmes de Paul Laurendeau

Une poésie ciselée, enthousiaste de la rime riche, du rythme syncopé et du lyrisme concret. Joie de l’héritage de la musique textuelle de Villon, de Ronsard, de Rimbaud, de Vigneault. Thèmes délibérément modernes, platoniques ou sensuels, humains ou animaliers, sociaux ou intimes, toujours post-urbains. Poésie d’outre-ville se déploie en deux moments.

Vers entre nous comprend cinquante poèmes. S’ouvrant sur l’apocalyptique ambiance de notre temps, la succession des textes en vers se déploie, via le social et l’environnemental, vers un petit bestiaire intime, puis vers les amitiés féminines, puis vers l’amour, platonique ou sensuel, puis vers les menus objets de la vie, de la ville, de la table, de la plaine neigeuse canadienne, puis vers notre commentaire ordinaire sur la parlure et la poésie.

Les sonnets repentignois comprend cent poèmes. Composés de quatorze vers de huit ou douze pieds, les sonnets repentignois mettent en place la narration suivie, par touches, par successions, de miniatures évocatrices, de la sortie de l’enfance. Poésie potache, poupine, gamine. Pulsions libertaires, sensuelles, amoureuses. Nostalgie joyeuse et folâtre, puis graduelle conscience de l’enfermement des premiers amours impossibles. Nécessité du départ.


Première diffusion le 16 août 2022.
4,99 € - 6,49 $ca sur 7switch | Poids lourd | Collection Poésie
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ISBN : 978-2-924550-69-4


Introduction : “Poésie d’outre-ville”

Où se situe donc outre-ville ?
Par delà l’urb ou en deçà ?
Quel tourment anodin, quelle bise indocile
Fouaille en outre-ville ?

Où se situe donc ce chemin ?
Tout en myriades et entrelacs
Va-t-il encor ici, court-il encore plus loin,
Ce servile chemin ?

Où se situe donc l’intérieur ?
L’enclos, le centre du compas.
A-t-on toujours nos liens avec ce fond rieur
Que forclos l’intérieur ?

Quand cessera la prospective ?
Demain ? Serons-nous encore là ?
Ne doit-on pas flanquer sa volée d’invectives
À toute prospective ?

Qui stabilise mon enfant ?
Ses pairs, si purs, si crus, si plats.
Si la voix d’outre-ville n’est plus la voix du sang
Qui donc est mon enfant ?

Où se situe donc outre-ville ?
Ce n’est pas si simple que ça
Poésie des espaces et des chronos graciles.
Poésie d’outre-ville.


Pour aller plus loin : “L’alambic gauchi”

Des mineurs emmêlés frétillent dans le miasme.
Chevelures et regards.
Le tréfonds aigre-doux ballotte en dolents spasmes.
Muguet. Maelström paillard.

La lave des cités sous la liqueur des astres
Bouillonne dans la coupe.
La béance en fusion engendre, étreint, mord, castre.
Vulcain est sous la coupe.

Fines nefs de cristal en des lagons fugaces.
Tintinnabulez. Peur,
Monte de la cornue charnue. Castel, if, glace.
Aperture et horreur.

Et les humains sont fous. Demains soir les menace.
Les chairs se vitrifient
Au contact vif-argent des chimiques vinasses
De l’alambic gauchi.


Et voici la banlieue

Géométrie de rues mouillées
Aux flancs gris flagellés d’octobre.
Parallélisme long et sobre
De maisons uniformisées.

Flots de gamins en ribambelles
Quand juin façonne ses soleils.
Camion de laitiers et bouteilles.
Alchimie de lait et de miel.

Terre des jardins d’alentour.
Air chiquenaudé par les arbres.
Eau de l’oeil bleu d’un pâle amour.

Feu dans l’âtre aux parois de marbre.
Éléments et saisons en jeu.
Repentigny, c’est la banlieue.